Je suis la mauvaise herbe, braves gens, braves gens..

Avant de quitter mon jardin, un petit clin d'oeil à quelques-unes des bonnes-mauvaises herbes que j'y ai consciencieusement acclimatées au fil des années.

La cardère: elle était là avant moi, j'ai tellement favorisé sa pullulation que j'ai dû devenir féroce pour (tenter de) la maîtriser. Mais je lui pardonne: ses têtes ébouriffées sont tellement jolies en hiver, sans compter que les oiseaux y trouvent encore des graines, après que le creux de ses feuilles leur ait servi d'abreuvoir aux heures chaudes de l'été.



L'onagre: j'avais repéré ses énormes fleurs jaunes dans une décharge, je suis revenue au moment de la graine. Depuis, elle s'est installée sans vergogne. Pas très jolie la journée, ses fleurs se fanent dès que le soleil chauffe, elle s'épanouit au crépuscule, et offre de véritables miroirs aux papillons nocturnes. Guetter son éclosion au moment où la lumière baisse demande un peu de patience, mais bien récompensée.

L'arroche belle dame: c'était la seule que tolérait mon grand père dans un jardin tiré au cordeau et parfaitement désherbé (le mien lui aurait fait beaucoup de peine). Hautes tiges rouges, grandes feuilles en losange qu'on peut cuire en épinard ou rajouter dans une salade, je les repère à peine germées grâce à leur couleur, et je leur laisse (ou non) le champ libre selon mon caprice du moment. Je les ai retrouvées il y a quelques années dans un jardin paysan, j'ai « volé » quelques graines et hop! (content, pépé?)

Les pavots annuels: mon fils prétend que...mais je n'en crois rien. Eux aussi étaient là avant moi, et sont repérables à peine germés à leur couleur d'un vert pâle presque argenté. Leurs fleurs aux pétales pastel et au coeur très noir rendent les abeilles hystériques dès leur éclosion. Elles sont délaissées quelques heures plus tard, complètement dépouillées de leur pollen. Quant aux graines, minuscules et innombrables, on peut en décorer pains et pâtisseries. Mon petit fils avait quelques mois quand je lui ai fait découvrir ce miracle: on renverse la tête sèche du pavot, et une cascade de grains noirs ou bruns ruisselle dans la petite main tendue. Il ne s'en lassait pas.

Un petit mot, pour finir, en faveur des permanentes des jardins: la véronique et le mouron blanc. Ce sont deux fausses envahisseuses, fausses car faciles à enlever. L'hiver, elles font un excellent couvre-sol et une bonne protection pour les bestioles utiles de toutes sortes. C'est là que je repère les premières coccinelles de la saison. Indicatrices d'un sol azoté, elles retiennent cet azote en surface évitant ainsi son lessivage. La véronique, avec son petit oeil bleu précoce, attire les premières abeilles à un moment où peu de fleurs sont disponibles.

Merci à la revue "Les 4 saisons du jardin bio", dont je suis une lectrice assidue depuis sa création en mars 1980, et qui est depuis peu disponible en kiosque. Tout ce que je sais ou presque sur le jardinage, c'est à elle que je le dois.

Commentaires

1. Le jeudi 24 janvier 2008, 16:03 par Amazone

Trés beau billet dont la lecture m'a occasionnée de belles recherches d'images. Merci

2. Le jeudi 24 janvier 2008, 20:35 par L'intello du dessous

"Mon petit fils avait quelques mois quand je lui ai fait découvrir ce miracle: on renverse la tête sèche du pavot, et une cascade de grains noirs ou bruns ruisselle dans la petite main tendue. Il ne s'en lassait pas."

Quel chanceux ce petit fils :)

3. Le vendredi 25 janvier 2008, 14:53 par céleste

il y bien longtemps que je n'ai plus de jardin...dans le futur peut-être.
ceux du passé sont les lieux de souvenirs éblouis, jardin de mon père que mon grand père trouvait trop désordonné (le sien était au cordeau, dame, c'était un ancien gendarme), jardin de la voisine où nous volions des fraises et des framboises.

4. Le lundi 28 janvier 2008, 18:03 par christie

Je suis venue voir tes cultures.. Je crois dans le pouvoir des plantes.et le biologique..
Ravie de te rencontrer ici, cher homonyme!
Bonne soirée.