Doubler en dix ans?

« Nous ne réglerons pas les problèmes de la faim et du changement climatique en développant l’agriculture industrielle sur de grandes plantations », affirme Olivier De Schutter. « Il faut au contraire miser sur la connaissance des petits agriculteurs et sur l’expérimentation, et améliorer les revenus des paysans afin de contribuer au développement rural. Un soutien énergique aux mesures identifiées dans le rapport permettrait de doubler la production alimentaire dans les 5 à 10 ans dans des régions où la faim sévit. La réussite de la transition à mener dépendra de notre capacité à apprendre plus vite des innovations récentes. Nous devons aller vite si nous voulons éviter une répétition continue des crises alimentaires et climatiques au cours du 21ème siècle. »

Je cite Fabrice Nicolino qui lui-même cite un rapport rendu à l'ONU par Olivier De Schutter, Rapporteur Spécial depuis mai 2008 sur le droit à l’alimentation, nommé par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Du coup, je crée une nouvelle catégorie, "Espoirs", sur mon blog.

Commentaires

1. Le dimanche 15 mai 2011, 07:28 par Bombay Magic

Esperons en effet... En Inde, la revolution verte a permis de nourrir une population en croissance exponentielle, mais a quel prix... Surabondance de pesticides, l'Inde utilise encore des pesticides interdits partout ailleurs avec de graves consequences sur la sante publique, surendettements chroniques des fermiers qui entraient des suicides en masse...
Oui, esperons!

2. Le jeudi 19 mai 2011, 15:17 par Laratapinhata

C'est peut-être l'endroit où parler de l'Association française Kokopeli qui aide les paysans du tiers-monde , en leur fournissant des semences anciennes naturellement plus résistantes que les semences standard... Avec un rendement moindre certes, mais ne nécessitant pas de pesticides et capables d'affronter les aleas climatiques ...

3. Le vendredi 20 mai 2011, 11:06 par cultive ton jardin

En effet, Kokopelli se soucie de préserver les semences anciennes. Pour les agriculteurs des pays pauvres, la question est plutôt de leur permettre de CONTINUER à fabriquer leurs propres semences, nettement moins coûteuses et mieux adaptées aux particularités locales, comme ils le faisaient depuis toujours. Les graines que Kokopelli distribue sont REPRODUCTIBLES, contrairement aux hybrides et OGM, et ça s'accompagne bien sûr d'une formation de semenciers. Car, comme les graines, ces savoir-faire se perdent. Je n'aime pas trop l'idée de "fournir" des semences, même gratuitement.

Quant au rendement, il y a un sacré malentendu: l'agriculture chimico-industrielle est plus rentable si on calcule la rentabilité par rapport au temps de travail. Si au contraire on calcule la rentabilité par rapport aux surfaces cultivées, ce sont les petites exploitations travaillées artisanalement qui sont les plus "rentables". Ce qui explique cet incroyable résultat, qu'on puisse espérer doubler la production en dix ans grâce à l'agro-écologie. À une époque où des sans-boulot s'entassent dans des bidonvilles, tandis que la terre commence à manquer, il est assez paradoxal de continuer à calculer la rentabilité par rapport à la main d'oeuvre.

Sauf si on est un gros propriétaire avec plein d'ouvriers agricoles.

4. Le vendredi 20 mai 2011, 17:11 par Laratapinhata

En tout cas, merci pour cette initiative positive: nous rappeler qu'un avenir meilleur est encore réalisable...